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~ Quand la Tempête t'emporte, épouse le Chaos ~
2 mars 2005

Fugue à quatre mains

Étendue, plaquée sur le ventre, son dos soyeux offert aux regards. Les reins couverts de dentelle beige chatoyante, les jambes paresseuses qui en émergent. À demi-nue. Tendue sur le sol, silencieuse et attentive. Les yeux passent rapidement de l'un à l'autre..

Arpège parfait.

I. Lento.

Mes mains sur ses épaules causent soupirs et pauses. Elle m'attendait. M'espérait, peut-être.

II. Glissando

Le tissus chatouille et glisse, la gravité opère. Lentement. Éveille les sens et émousse le réel.

III. Pianissimo

J'embrasse son visage offert : le front fier, les paumettes hautes, le coin de ses lèvres puis toute leur substance, offerte. Souffle chaud et humide. Je trouve le velours de son lobe, elle s'enfouit dans la chaleur de mon cou et aspire jusqu'aux dernières effluves de moi. Elle me cherche, je la trouve. Nos langues se mélangent et s'enthousiasment.

IV. Adagio

Du bout des doigts, je dessine le relief de ses courbes. Esquisse la forme de sa poitrine et le galbe d'une jambe, colore de pourpre ses joues brillantes. Mes paumes soulignent le renflement de ses seins, l'explorent, l'apprivoisent et l'atteignent. Elles le pressent sans précipitation, prenant bien soin d'ériger en son centre une forteresse à conquérir. Mes lèvres se chargent de la bataille, assaillant la cible sur tous les fronts, l'entourant, la léchant, l'embrassant. Douce capitulation.

V. Dolce

Le temps passe, métronome indifférent, et ne laisse que nous deux. De la bouche, elle décrit toutes les merveilles du monde sur mon torse, sur mon ventre et mes fesses. Sans se presser, indifférente aux minutes et aux gémissements, elle chatouille de ses cheveux la peau sensible de l'intérieur de mes cuisses, sans daigner toucher quoique ce soit d'autre alors que tout mon être tend vers ce contact. Maîtresse d'elle et de moi, elle papillonne des lèvres autour de mon centre, trouvant plaisir à reprendre les frissons que je lui ai d'ores et déjà volés. Sourires et yeux félins, elle s'empare de moi sans plus d'hésitations et me regarde fondre sous les modulations silencieuses et aimantes de sa bouche.

VI. Espressivo

Impatients, soudain, mes doigts reprennent le chemin d'elle, fougueux et affamés. Cherchant son coeur, ils atteignent l'orée de son âme, goûtant avant tout mon être à la chaleur de cet âtre. Gonflé et accueillant, il se presse contre eux, les aspire et eux s'empressent. Elle me remercie du regard, avant de fermer les yeux sur son plaisir. Joignant la parole aux gestes, ma langue se délie et la délivre de toute tension. Doucement, mais pas trop, elle pénètre à la poursuite de mes doigts, les retrouve et s'y joint en une caresse ardente.

VII. Largo

Elle me tient et le sait. Je ne conquiers qu'avec son aval et je l'obtiens, encore. Me penchant au-dessus d'elle, je la laisse me guider là où je tends, où elle m'espère. Lentement, je m'insers en elle, comblant l'absence qu'elle cache constamment en son sein.

VIII. Rubato

Variations. Les rythmes, les pauses. Elle prend le contrôle et vibre, de tout son être, allant et venant au-dessus de moi, ses cheveux me frôlant maintenant en une cascade incontrôlée de plaisir et de souffles retenus. Jeux de jambes et mes yeux admirent ses reins et ses épaules, soumises et inatteignables à la fois. Je me penche pour les rejoindre et me saisit au passage de sa taille, frôle sa poitrine et embrasse sa nuque.

IX. Crescendo

Mon corps mime le sien, reposant sur le flanc, mes lèvres caressent enfin ses épaules, mes mains s'égarent dans sa toison rude et humide, son bassin ondule, le mien répond, je m'enfonce et reviens, je ressens. Je la veux, entière.

X. Fortissimo

Peau contre peau, souffles qui s'entortillent, lèvres soudées et regards mêlés. Tout mon être est en elle, elle m'entoure et me cerne et je me rends. Je la regarde rougir et s'accrocher à moi pour éviter de se perdre. Je m'accroche à son corps et me laisse fondre en elle, sans retenue. Je m'égare. Je m'oublie.

XI. Morendo

Les corps repus, les coeurs rompus, le silence s'élève.

Dehors, la pluie chante l'aube.


Crédits Photo

Merci à Mali. Maintenant, tu sais pourquoi..



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Commentaires
M
Diantre !<br /> Autrement dit, Waoooow!<br /> ;)
~ Quand la Tempête t'emporte, épouse le Chaos ~
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