17 novembre 2004
C'était .. C'était quoi ?
C'est
bizarre, comment les gens se sentent toujours obligé de célébrer, même
si la personne fêtée n'en manifeste aucun désir.. Cette année, c'était
ma soeur et son copain qui s'en donnaient à coeur joie pour les
préparatifs de mon anniversaire.. Tout commence quand je frappe à la
porte de leur gigantesque appartement qui compte 7 pièces, 2 fous que
j'adore et 2 bestioles poilues qui sont schizophrènes.. C'est très
fort, dans ma famille..
***
***
Coma
Surpris en plein ménage/cuisine, mon p'tit couple
favori me laisse le choix entre aller sagement m'affaler sur le
lit ou leur faire la conversation.. Toujours pleine d'égards pour les
gens que j'aime, j'opte pour aller polluer leur lit. Faut avouer que
l'odeur de la bouffe me donne vaguement la nausée.. La sauce au vin, ca
sent bon, mais de loin.. Et avec l'odeur du chocolat qui réchauffe, mon
estomac se révolte. Bienheureux lit moelleux, accompagnée par la
musique qui gomme tous les sons venant de l'extérieur de la chambre..
Tout pour se laisser bercer.. "mmmmiaou"
.. Meeeerde, le chat qui se ramène pour réclamer son dû.. Je m'exécute
donc docilement (en plus, il est doux, l'animal..), négociant en
contrepartie de cette séance de câlinage, le droit ô combien convoité
de poser mon oreille sur le ventre tout ronronnant de cette étrange
bestiole à 3 pattes (il en a perdue une en cours de route..). Je ne
connais rien de plus bercant que le ronron d'un chat comblé. Et la
musique qui n'a de cesse de s'insinuer dans mon esprit un peu évaporé
finit par réveiller des souvenirs.. Un vieux groupe québécois des
années 70, que mes parents beatniks faisaient invariablement tourner à
l'occasion des feux de camp ou des longs trajets en voiture pour aller
voir la famille. Les voix de mes souvenirs et celle du présent se
mélangent peu à peu.. Décidément, j'adore cette chanson.
Le travail, la maison
Les obligations
Des milliers d'ennuis
Reviennent comme les saisons
Toujours pareil, tellement gris
C'est lundi
Retiens ton cri, c'est parti
C'est parti pour une autre fois
Si un jour c'est trop pour toi
Et tu te sens défaillir
Tu n'as plus tellement le choix
Faut survivre ou en finir
Si les murs sont trop étroits
Et tu ne peux plus tenir
Suis ton coeur pour une fois
Il te dira de partir
Mais attends-moi, attends-moi
Tes folies, tes manies
Et tes fleurs en papier
Au bout d'une semaine
Sont fanées
Ton coeur ou ta raison
Que sera ta maison
Tes désirs, tes sourires
N'ont plus d'éternité
Tu dois les reprendre
Il suffit de comprendre pour s'initier
Quand ce jour arrivera
Ce matin plein d'horizons
Le soleil te parlera
Et tu perdras la raison
Ce sera enfin pour toi
Le début d'une chanson
Tu découvriras la joie
Et les heures disparaîtront
Mais attends-moi, attends-moi...
Attends-moi
Harmonium
Des années pour gagner
Paix et tranquilité
Conformément établi
Pour la vie
Paix et tranquilité
Conformément établi
Pour la vie
Le travail, la maison
Les obligations
Des milliers d'ennuis
Reviennent comme les saisons
Toujours pareil, tellement gris
C'est lundi
Retiens ton cri, c'est parti
C'est parti pour une autre fois
Si un jour c'est trop pour toi
Et tu te sens défaillir
Tu n'as plus tellement le choix
Faut survivre ou en finir
Si les murs sont trop étroits
Et tu ne peux plus tenir
Suis ton coeur pour une fois
Il te dira de partir
Mais attends-moi, attends-moi
Tes folies, tes manies
Et tes fleurs en papier
Au bout d'une semaine
Sont fanées
Ton coeur ou ta raison
Que sera ta maison
Tes désirs, tes sourires
N'ont plus d'éternité
Tu dois les reprendre
Il suffit de comprendre pour s'initier
Quand ce jour arrivera
Ce matin plein d'horizons
Le soleil te parlera
Et tu perdras la raison
Ce sera enfin pour toi
Le début d'une chanson
Tu découvriras la joie
Et les heures disparaîtront
Mais attends-moi, attends-moi...
"Héé ooooh ? Tu dooors ?"
Réveil
Ma soeur et sa voix de soprano.. Je dormais, Grande Soeur, je dormais
presque.. Elle a hérité de tout le bruit, j'ai gardé les silences.
J'aime bien quand elle est là, j'ai pas besoin de parler. Y'a tout
l'monde qui est arrivé, faudrait faire un peu office de présence.
J'ébroue ma carcasse, je secoue ma tignasse (mes cheveux sont libre,
pas de boulot, pas de contraintes), je papillote des yeux, histoire de
revenir un peu dans le présent. J'aimais bien être une gamine, j'avais
pas trop à m'en faire. Je m'accroche un sourire (qui se veut engageant,
mais j'ai plutôt l'impression de donner l'image d'une envie de
mordre..) et je sors de la bulle musicale. Tiens, le chat me suit.
Papotages habituels, comment ca va,
faudrait-faire-ca-plus-souvent-etpisletravaillapatronneettoncollegueiltinvitetoujoursaallerdiner
.. On n'écoute plus ou moins les réponses, c'est pas notre faute, y'a
quelque chose sur le feu, faut bien le surveiller un peu. Arrivée d'un
invité surprise : mon père. Tiens, personne m'avait prévenue qu'il
serait là. Probablement pour me faire plaisir. Désolée, les gens, c'est
raté. Je rajoute un peu plus de fard sur mon sourire, décidément, ca a
vraiment l'air d'une grimace. Pas que j'aime pas mon père, au
contraire. Disons juste qu'il fait partie de ces personnes qui
m'exaspèrent rapidement et pour qui je n'ai que peu (sinon pas du tout)
de compassion. J'ai jamais été diplomate, alors forcément, à chaque
fois qu'on se voit, il le sent bien. Et il va encore charger ma soeur
de me faire "comprendre" qu'il s'est senti blessé par mon attitude. Tu
parles. J'adore être cruelle avec les gens qui se laissent atteindre..
Endurer l'éternel "T'as encore maigri toi" .. Bah ouè papa, tu sais
bien que depuis fin juin, je fonds littéralement. C'que tu sais pas,
par contre, c'est que je ne maigris pas à proprement parler. Je reperds
c'que j'avais pris, même si c'est avec quelques intérêts, je l'avoue.
Veux, veux pas, quand on se fait avorter après 2 mois et demi de
grossesse, y'a certaines choses qui s'en vont. L'envie de laisser
sortir me brûle les lèvres. Nan, j'aime mieux que tu saches rien, vieux
Papa, j'ai pas envie ce soir qu'on me considère encore plus comme la
bête curieuse de la famille. Bientôt, surement. Merde, j'ai drôlement
faim, moi..
Dîner
J'dois
avouer, il cuisine vraiment bien, mon beau-frère. Les tensions
retombent un peu, le vin coule doucement, la sauce est excellente, non,
20 ans ca ne change rien à ma vie, pas de remise en question majeure
(comment expliquer que j'en vis une à chacune des journées qui passent,
anniversaire ou pas..), pratique les assiettes pour se concentrer quand
le silence retombe. Comme ca, pas besoin d'affronter le regard du
voisin. Je déteste les "facades", boudiou, y'en a même jusqu'à ma
table.. Ne pas faire de vagues, on est là pour célébrer.. Souris, M-A,
souris. Le dessert est excellent aussi, j'vais finir par reprendre tout
c'que j'ai perdu à ce rythme-là.. À croire que les membres de ma
famille se sont concertés pour me remplumer. Très chers aimés, z'avez
pas besoin de faire ca, z'avez jamais compris que j'suis comme un
chat.. J'me laisserai jamais crever de faim. D'ailleurs, j'aime bien
trop les saveurs. Comme des orages dans la bouche. Bientôt, plus
rien dans les assiettes, sinon quelques traces de sauce, les derniers
vestiges qui se battent pour survivre. C'est la loi du plus fort.
Désolée, meilleure chance la prochaine fois. Vaisselle, rangement, faut
pas laisser de trace du sort qu'on a fait au repas.
Plus que 4
Le
coloc, la soeur et son copain (dire qu'y sont fiancés.. Parfois j'me
demande si j'suis vraiment dans la bonne famille.. Y'a probablement eu
erreur à la livraison..) et moi. Quoi faire ? Y reste de quoi oblitérer
un peu les esprits.. Ouè Untel travaille demain.. Et très chère grande
Soeur, j'crois pas être dans l'état d'esprit idéal pour "élever ma
conscience".. Restant de soirée à faire mousser la compétition, faut
bien se motiver, hein.. Heureusement, y sont pas proposé le scrabble..
J'commence à en avoir vraiment marre, de leur scrabble.. J'ai joué plus
souvent dans les 2 derniers mois que dans ma vie entière..
Épilogue
Rentrée
rapidement, taxage de clope au coloc, le refuge de la couette..
Insomnie. Bon ben bravo. Ca fait des heureux, les chats en profitent.
Et de toute facon, pas de taff demain matin. Les pensées passent,
essayer de ne pas les retenir, ne pas penser qu'on veut dormir et ca
finit toujours par venir. Bercée.
***
L'année prochaine.. Vous pourriez pas oublier ?
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L'année prochaine.. Vous pourriez pas oublier ?
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